Des fois, quand je suis très très fatigué, et que tout va mal, et que je sens que je n'ai plus rien à dire parce que j'ai déjà plus ou moins dit tout ce que j'avais à dire et que dire plus reviendrai à me répéter, comme beaucoup de gens, j'attends que ça passe et j'attends surtout que quelque chose de significatif se passe. Oui, plus prosaïquement (j'aime vraiment ce mot, c'est étrange) on peut appeler ça attendre que ça me tombe tout cru dans la bouche. Je m'affale sur mon lit, rabat la couette sur moi, la tête étouffée dans mon oreiller, exténué et me pose plein de questions, toujours les mêmes, sans trop le vouloir, avant de m'endormir sans trop le vouloir non plus et de me réveiller en le voulant encore moins. Hier 15 décembre n'aura pourtant pas été une journée particulièrement extraordinaire. Des bonnes choses se sont produites, comme le fait de me voir aider solidement dans ma recherche d'emploi, d'être allé au cnam pour me rendre compte que j'ai peut-être, si je parviens à être patient (ça...), une chance d'arriver à réorienter ma vie d'une meilleure façon. J'ai aussi vu ma soeur que j'aime (oui, celle qui me foutait la honte au cinéma), et avec qui j'ai parlé de plein de choses, évidemment, dont mon blog, évidemment. Des choses moins sympa se sont produites, comme de devoir me trimballer aller-retour jusqu'au Plessis-Robinson pour voir rapidement ma soeur, donc, de passage express pour son boulot, comme d'habitude (oui ça en valait la peine, et quand on tient à sa famille on compte pas les heures de métro ou les correspondances moisies), ou d'être harcelé grave au téléphone par Mademoiselle A pendant tout le trajet. Plaisanterie mise à part on s'y attache trop vite à ces petites bêtes-là.
Je reviens tard, chez moi, et m'endors donc, en me demandant surtout où va ce blog. Je racontais à ma soeur mon impatience et mon désespoir de voir mes stats, sinon baisser sinon stagner, au moins montrer de fatigantes dents de scie, et me plaignais aussi du relatif manque de commentaires.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, hier. Pour n'importe qui d'autre que moi, pour n'importe quel autre grand blogueur ou grande blogueuse cela paraîtrait ridicule, que ce soit au niveau du chiffre ou de l'idée même d'en parler, mais mon but est de garder une certaine vérité dans ce que je fais. En me couchant je ne savais pas trop bien quoi raconter aujourd'hui. Je me réveille 2 ou 3 heures plus tard et, la tête moins dans le fion que d'habitude, je vois vite, sans trop le croire, que j'ai atteint pour la première fois les 50 visiteurs uniques. Pile. C'est stupide, oui, de s'y accrocher comme à une bouée volage, et je ne sais absolument pas ce qu'il en sera aujourd'hui. Mais hier 15 décembre, 50 personnes, pile, sont passées sur mon blog. Elles n'ont pas forcément lu grand chose, mais elles sont bien là. Depuis 3 jours, ma courbe se transforme en une jolie et haute colline à la Mario Bros. Inutile de rajouter "pourvu que ça dure".
Hime, qui me laisse depuis quelques jours des commentaires très sympa, me conseillait d'arrêter les remerciements redondants. Mais comment pourrait-il en être autrement? Je crois juste qu'il est dans ma configuration mentale d'être reconnaissant, et honnête jusqu'à en devenir chiant, ou dangereux, ou horrible parfois. J'ai parfois du mal avec ces blogueurs qui ne répondent rien à leurs commentaires, et j'y reviendrai un jour prochain je pense. Mais je ne les juge pas, je m'efforce au mieux de ne pas les juger.
Quoiqu'il en soit, peu importe le qu'en-dira-t'on, je vous remercie chaleureusement. Je vous remercie de la part de Tamise, Liffey, Clyde, Néva, ainsi que de l'autre héroïne bizarre que j'ai pris un temps déraisonnablement long à créer. Chacune dans leur genre, je sais que leur coeur est tout comme le mien rempli d'une gratitude difficile à exprimer car surranée et tellement inutile dans notre société égoïste et m'as-tu-vue.
Merci infiniment. Peu importe le reste.
Je me suis couché presque sans rien. Et je me réveille avec l'impression (futile? faussée?) d'avoir un peu d'avenir, et 50 personnes derrière moi. Merci.
(si je classe cet article dans "insanités", c'est parce que comme tous les articles de cette catégorie, que je compte écrire le moins souvent possible je précise, je parle de moi d'une façon plus personnelle et euh... "réelle")