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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 23:49

 

 

 

 

 

 

Mes mains tremblent. Le vacarme m'encercle et m'assombrit. Je n'ai pas 15 ans, ni le double ou le quadruple, je ne suis pas aussi ancien que le cosmos, mais je vois des choses j'entends je ressens des choses qui m'ont dépassé me dépassent toujours, par delà les images les sons vieillis éternels, la nostalgie bienfaitrice au premier abord que je hais sans commune mesure. Et pourtant et pourtant elle me rappelle et ils me rappellent tous, ces êtres animés d'une vingtaine de façons seulement, ils font beaucoup de bruit à peine varié et pourtant les années passent et passeront et je n'oublierai rien, parce qu'il y aura encore des combats aujourd'hui vus  revus risibles, il y aura encore et toujours l'acharnement dantesque et le mot est finalement faible d'un monstre qui me ressemble a minima il y aura surtout les hécatombes, les fins de mondes immortels, la peur inutile et atroce de devoir quitter les cauchemars dans lesquels on s'est jeté avec un plaisir malsain, complètement ridicule.

Mais pour l'instant mes mains tremblent. Je vieillis et pourtant je dois encore me battre. Combattre pour oublier, sans réel but sans réelle fin finalement alors je m'arrêterai avant je couperai tout parce que ça me dépassera de loin. Mes mains tremblent et le chemin n'est plus très long. Ca hurle et gémit devant moi. La planète n'est plus qu'un champ de ruines. J'ai assisté à sa destruction sans ciller et je n'ai définitivement plus su à quel saint me vouer. Et pourtant la dernière bataille doit avoir lieu, dans mes bras dans ma tête tellement profond qu'il n'est pas la peine de la mener puisque je me ferai du mal tout pareil qu'à l'ordure en face de moi. Et je lui ressemble. Derrière les apparences magiques il se tient, misérable et pathétique devant moi. Il me ressemble. La fin n'a pas de fin d'autres l'ont dit et le rediront des milliards de fois la fin n'a pas de fin et c'est tout un pan de vie qui ne s'écroulera pas si je me laisse faire et pourtant jamais je n'oublierai le tremblement de mes mains face au virtuel obsolète qui n'a de cesse de me hanter le virtuel surrané dont je ne sortirai jamais.

Pour l'instant mes mains tremblent et je ne ferai pas en sorte qu'elles s'arrêtent.  Je les laisserai finir leur vie dans la démence sénile prématurée. Le temps m'a déjà été si long que rien ne pourra l'exprimer. Les mots perdent leur valeur face à certaines valeurs qu'on ne sait partager. Parce que la musique elle non plus ne s'est jamais arrêtée. C'est elle qui m'a guidé à travers les années. C'est elle seule, finalement, qui m'a guidé au milieu du grand néant qu'a été mon existence. Les battements ne cesseront pas. Il ne faut pas qu'ils cessent.

Non, clairement si mes mains tremblent ce n'est pas de peur, mais d'excitation face à l'après, à l'extinction de ce monde si prégnant, qui perdurera longtemps dans les décombres pixellisés, sur mes cendres ou dans l'esprit de celles et ceux qui comme moi chacun à leur façon n'ont au bout du compte pas pu pas voulu vaincre leurs démons.

 

"La vie. Les rêves. L'espérance... D'où viennent-ils ? Et où vont-ils ? Toutes ces choses que vous croyez si importantes... Je les détruirai une à une !"

 

 

 

 

 

(Cette fois l'habillage demande quelques explications. Cette musique composée par Uematsu Nobuo et son groupe les Black Mages est la version studio du thème du boss de fin de Final Fantasy VI, jeu vidéo emblème d'une époque révolue, imprégné de la crise que le Japon vivait alors, en 1994, et des thèmes de destruction inhérents à la culture artistique contemporaine de ce pays. En japonais, ce morceau s'appelle "Yôsei ranbu" qui a été traduit, faute de mieux, par "Dancing mad" en anglais. J'étale ma culture et rajoute que "Yôsei" signifie plus ou moins étoile de mauvaise augure, ou comète. "Ranbu" c'est effectivement la "danse folle" genre incontrôlable. L'exemple type du dico, ce sont les papillons. Le japonais est plein de ressources, vous devez déjà le savoir. La version originale dans le jeu même dure près de 18 minutes - un vrai petit concerto en soi - celle-ci environ 12.

Je pourrais quoi qu'il en soit m'étendre en long et en large sur ce jeu et faire mon fanboy boursouflé de dithyrambe mais je vais me retenir, pour une fois. Tout ce que vous devez savoir - si ça vous intéresse - est ici, raconté avec beaucoup d'humour et de recul par un gamin doué dont je  ne pourrais pas vous confirmer le nom. Pour finir, vous avez peut-être entendu parler de cette série de jeux extrêmement populaire. Mon seul conseil serait d'oublier les épisodes - Le XIII par exemple, le dernier en date - parce qu'ils sont purement et simplement indigents et indignes de ce qu'a été Final Fantasy il fut un temps pas si lointain... Et oui, je me tais maintenant, je l'avais déjà évoqué, c'est pas la peine de radoter... Ah, si, j'ai oublié de préciser que la phrase de fin fait  aujourd'hui partie des grandes citations du jeu vidéo toutes catégories confondues. C'est ce que dit ce dernier boss avant d'essayer d'en finir avec vous...  )

 

(edit 22/11/11 : changement de vidéo, complète, mise en ligne sur youtube par AxelFan666)

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