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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 18:15

 

 

 

 

 

Le ressac. Les illusions. Le malsain le violent. La baisse soudaine d'énergie dans les jambes. Des êtres disgracieux qui s'accumulent dans le vide le rejettent en rythme. Des démons inconnus qui s'apprêtent à se liguer contre vous. Ce sentiment d'urgence qu'il faut faire naître pour comprendre. L'écrasante majorité d'humains qui connaissent ni la signification du vide ni son ressentiment. L'insistance en flèche. Les pertes de sagesse et de courage. Les percussions tonitruantes. La futilité des gestes face au mur de syncopes. Des battements de coeur vers la tachycardie. Le mépris de l'épique dans sa plus pure expression. La longue tradition d'humains qui s'y sont cassé les dents. L'alchimie étrange qui fait que le vide subit les décennies sans faillir. Une emprise sur la gorge des impénitents. L'urgence. La peur d'en finir et de se retrouver plongé à son tour dans ce vide tant redouté. Ne pas finir pour ne pas sombrer. Ne pas finir parce que la fin n'a aucun intérêt. Seul le chemin qui y mène permet de tenir debout. Seules, quelques minutes de musique incontrôlée pour une rage de vaincre incontrôlable.

La rage dirigée contre la vacuité de nos initiatives à perte.

 

 

 

 

(extrait de la B.O de Final Fantasy V dans son portage sur Gameboy Advance. Composé par Uematsu Nobuo. Mis en ligne sur youtube par netvals.)

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 23:55

Il me faisait un peu peur quand j'étais petit parce que je l'entendais bien avant de le voir. Le principe aurait pu paraître simpliste, il devenait surtout imparable. Je m'approchais et le dragon se laissait entendre depuis la salle d'à côté. Vu et revu aujourd'hui le principe peut paraître surfait, il reste surtout imparable. Des décennies après, il y a un drôle de bruit sourd, non identifiable et pourtant tellement identifiable, un bruit du genre on vous tapera dessus la nostalgie la nostalgie mais la nostalgie ou l'enfance n'ont finalement pas grand chose à voir avec le fait que ce qui vous semblait grand devra rester grand pour que vous restiez debout sur vos deux jambes.

Dans la pièce d'à côté vous pouviez entendre le dragon, et des fois, parfois, aujourd'hui, entre deux oublis vous aimeriez pouvoir faire en sorte que la vie vous le laisse entendre à nouveau, métaphoriquement ou littéralement. Vous mettez un chiffre sur le temps que vous avez perdu à vous demander où vous pourriez le retrouver, au lieu de partir à sa recherche sans vous retourner.

Mais il est vrai que la bête ne se montre plus si facilement. Il faut fouiller les mondes sans relâche, depuis le jour où vous quittez ce que vous connaissiez le mieux jusqu'à celui où un type que vous ne connaissez pas et que vous ne pourrez jamais connaître viendra confirmer qu'on peut maintenant fermer votre cercueil.

Ne vous méprenez pas, ce dragon que vous avez rayé un jour de votre esprit et de vos souvenirs, il n'a en vérité jamais cessé de faire du bruit. Il a juste su se planquer dans le meilleur endroit possible parce qu'il sentait que d'autres priorités bien plus prioritaires s'étaient pointées depuis l'horizon et allaient le bouffer tout cru. Et cet endroit inaccessible l'est parce qu'il est bloqué non pas dans l'espace ou dans la géographie mais dans des temps pas si anciens qui ne laisseront de vous interroger sur ce que vous êtes devenu, vous et vos rêves de grandeur.

Ce foutu reptile chimérique de la salle à côté n'a pas idée de ce que vous avez enduré entre le moment de l'abandonner et celui où vous le rattrapez presque par hasard, de temps en temps sur le coin de la toile. Il est un peu ingrat, fugace et ridicule, vous le trouverez sûrement très enroué mais quoi que vous fassiez si vous le cherchez bien vous finirez par le trouver.  Et vous admettrez que vous en avez besoin. A la longue il ne vous fera probablement plus très peur, mais saura initier en vous ces résonances uniques à chaque être, inexpliquables, peut-être fugaces peut-être ridicules, mais réelles, absolues, inéluctables.

Parmi toutes ces choses qui vous oppressent vous vous rendrez compte que  finalement ce putain de dragon a toujours été votre allié, qu'il ne vous a jamais fait de mal et qu'à chaque carrefour de votre vie vous vous poserez la question de savoir si oui ou non vous voulez vraiment vous créer quelque chose de semblable ou d'apparenté à ce bruit étrange, apprécié par vous, identifiable par vous, utile voire nécessaire à ces promesses par trop volatiles que vous vous faites à vous-même de rester fidèle à ce que vous étiez alors et qu'il vous faudra tenir si vous ne voulez pas que le type que vous ne connaissez pas et que vous ne connaîtrez jamais fasse fermer votre cercueil trop tôt .

 

 

 


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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 20:58

 

 

 

 

Beaucoup de médiocrité dans le rythme dans le développement dans l'idée même. Des impasses scéniques, dans le textuel comme dans le conceptuel. A l'image de ce qui nous arrive sur la gueule. De la médiocrité en barres larges qui nous ressemblent, indécentes. La médiocrité, l'infériorité artistique par tous les pores, l'incapacité d'effectivement ne rien dire lorsque nous n'avons effectivement rien à dire. La médiocrité en opposition à la masse, les justifications vaines, l'abus de périphrases face au fait que nous n'avons effectivement, assurément plus rien à dire.

Pour ce que ça vaut, pour ce que ça vaut, mais ça ne vaut rien, rien du tout mon cher ami. Ca ne vaut rien et ça rapporte gros. Ajoutes-y en parallèle les bons sentiments à la japonaise que tu t'infliges. Et marre-toi.

Marre-toi parce que oui oui oui, triple fois quadruple fois oui, c'est tellement mieux que de se laisser aller à ses larmes pathétiques de rage rentrée.

Et encore et encore, larmes est un bien grand mot. Ne plus arriver à dormir quand tu es trop fatigué, ne plus arriver à pleurer quand tu es trop désespéré.

Faire bien semblant de faire ce qu'il faut.

Pour ce que ça vaut, pour ce que ça vaut mais non, mon gros, non, ça ne vaut rien, ça ne vaut rien du tout, tu ne vaux rien du tout non plus, plus rien du tout et de fait, pas mieux que moi. Je te connais je te ressemble nous sommes de la même race et tu ne vaux plus rien, pas mieux que moi, non, vraiment pas mieux que moi qui pourtant de mon côté n'inflige rien à personne.

Parce que oui, pour tout ce que ça vaut l'énergie qu'il te manque est celle que je dépense à m'efforcer de ne nuire à personne.

Et que la médiocrité n'est intolérable qu'à partir du moment où elle s'étale.

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 17:07

 

 

 

 

À quoi tient un homme ? Sur quoi s'appuie-t-il pour perpétuer ces choses qui le dépassent ? Et quand bien même il donnerait l'impression de se fondre en ce qu'on lui fait subir, comment ferait-il pour défocaliser tout ou partie des ressentiments qu'il n'a jamais cessé de plagier ? A partir de quand faut-il se demander si c'est lui qui parle à travers vous, ou l'inverse ? Et qui somme-nous pour croire ces sempiternelles salades intérieures qui nous abrutissent d'unicité des êtres et des émotions ?

Ce qui claque ce sont des portes invisibles des oeillères malhabiles.

Ce qui grésille ce sont les milliards de bruits parasites qui se nourrissent de nos atermoiements.

Et tout ce que nous faisons c'est repousser l'échéance. Simplement repousser le moment où il faudra admettre que chacuns de nos gestes, chacunes de nos pensées, de nos douleurs, de nos joies de nos morts ont déjà traversé la vie de quelqu'un d'autre de plus entier et bénéfique. Ou sordide. Rien n'est plus triste et pourtant. Une de vos vieilles connaissances vous répètera que si tout a déjà été dit, fait, écrit, inventé, programmé, planifié, relativisé comment se peut-il que tous les problèmes qui font que l'humain est humain n'aient pas été résolus ? Certes, certes, certes et vous ne ferez que repousser l'échéance. Vous aurez tort et vous ne ferez que repousser l'échéance.

Il ne s'agit même plus de vie ou de mort. Encore moins d'amour ou de haine. Juste de maigres éclats de voix ou de fantasmes face aux choeurs des temps anciens, et aux sirènes de cette fin qui approche.

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 02:08

 

 

 

 

 

Les insipides les vertueux les licencieux ne se retourneront plus. Les damnés de la Terre ne sauront plus à quel exactions se vouer. Et la vengeance perdra sa valeur. Les jours passeront et ne restera que le sang bouillant, cuit et recuit. L'humiliation, la peine, les pertes de sang-froid, l'inutile peine humiliante insupportable d'avoir baissé sa garde. L'inutile humiliante insupportable honte d'avoir baissé sa garde prendra de l'ampleur. Mais il faudra marcher. Puis dormir. Puis marcher puis dormir sans discontinuer, les envies de meurtre en guise d'oreiller sale. Ruminations abstraites. Haine rentrée.

Pitié galvaudée.

Haine exprimée. Tout en rancoeur.

Frustration à la barre des accusés.

Se venger quoi qu'il en coûte.

Mais la vie n'est qu'une charognarde hors-de-prix, alors que mes mots n'ont jamais aussi peu eu de valeur.

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 01:22
Il aurait fallu apprendre à se taire. Au moins quelques jours de suite. Et pourtant. Puisque tout ce que nous disons et entreprenons n'a pas de sens sinon emplir remplir enfler sans fin programmée. Puisque nous finissons tous par nous pardonner mutuellement, et que celles et ceux qui ne pardonnent pas passent avant et devant chaque chose. Et le lyrisme surrané sera pardonné en premier parce qu'il ne nuit à aucun d'entre nous.
Le but n'est pas de finir seul dans son coin à se demander quand et comment on en sortira. Le but n'est pas de se bloquer comme un animal pris dans les phares d'une voiture parce qu'on a peur d'un peu sortir de soi-même.
Le but n'est pas de hurler sur l'injustice péroxydée des rapports humains ou des années qui se réduisent.
Le but n'est pas non plus de se répandre, s'étendre sur le superflu alors que l'expression elle-même se tarit.
Le but est encore moins de tenter tant bien que mal de se persuader que jusqu'à la mort rester corps et âme fidèle à ce que nous sommes n'apportera pas tant de mal que de bien à notre existence.
Après avoir été certains qu'accabler les brasseurs d'air apporterait un peu de grandeur à notre cynisme communautaire, il faut lentement se résoudre à se rendre magnanime face au lyrisme, aux bons sentiments du peu, à l'amour d'étal qu'on nous a tous promis penché sur notre landau ou accoudé à un bar poisseux.
Et il ne sera pas de bon aloi alors de se prendre la tête dans les mains. Et de se perdre à nouveau. De se sentir dériver dans le lyrisme fatigant puis vital, sanguin. Puis bileux et amer, la tête dans les mains. Puis triste et amoureux, la tête dans les mains. Ou désespéré, fragilisé, la tête dans les mains.
C'est pourquoi  pour survivre la décision enfin devra se prendre. Lyrique. De lâcher prise. De respirer. Et de se pardonner. Banale.
(musique: extrait du premier album de Serj Tankian, chanteur du groupe System of a Down. Pour rester dans le doute - cf le texte précédent - j'ai mis du temps à régler la phrase du milieu, que j'aime assez, mais je suis pas sûr que vous serez de cet avis. Tant pis.)
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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 03:35

 

 

 

 

Ce matin je me suis réveillée et quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose en pleine tête, bruyant et impossible à identifier. Dans un lit qui apparemment m'appartenait je n'avais pas mal, mais je ne savais pas vraiment ce que je faisais là. Et le bruit ne m'aidait pas. Allongée sur le ventre, je gardais la tête enfouie quelques secondes dans des odeurs prégnantes. L'impression tenace de ne pas arriver à retrouver où je me situais dans l'espace  voire dans le temps durait beaucoup plus longtemps qu'à l'accoutumée. Ce n'est pas non plus comme si j'avais peur, non. J'étais seule et je n'étais même pas sûr que cela puisse me paraître évident. Beaucoup de rythme sourd, mais j'aurais voulu qu'on me certifie que je ne m'étais a priori pas endormie si seule quelques heures auparavant.  Mon lit me semblait bien chaud. J'avais erré dans mes mondes de plus en plus grands. Je me rappelais que j'avais cherché en vain un calme en définitive inexistant. Et le bruit se faisait progressivement plus dru. Mais je n'avais ni peur, ni mal. Et j'étais seule sans comprendre pourquoi. Je me demandais s'il y avait une quelconque épreuve  inconsciente pour moi, derrière tout ça.

Ce n'est pas comme si c'était un rêve, non plus. Les rêves sont surfaits, je m'en suis convaincue.

Et des êtres étranges bien réels criaient au loin des insanités bien réelles. Ils parlaient d'énergies gâchées à perte sèche. Ils ne cherchaient pas à me convaincre pour autant. Je suis tellement peu influençable.

Et pourtant. Ils se tenaient droits et pleins dans leur monde comme moi dans les miens. Et je n'y voyais aucun inconvénient. Alors que les rythmes se faisaient plus précis je me surpris à tapoter mon matelas du plat de la main.

Puis des deux mains. Et ces rythmes devinrent soudain musique insensée mais stimulante. Et cette musique ne faisaient partie d'aucune de mes inventions, mais je me dressai malgré tout. Je ne reconnaissais rien. Je n'avais toujours pas peur. Sans pression, presque excitée par l'idée d'une journée nouvelle jetée au milieu de l'inconnu.

J'avais trop dormi, assurément. Seule ou pas, je me réveillais ainsi presque rassérénée, comme élue dans  un lieu anormal mais bienfaisant à mes yeux mi-clos, sans vouloir comprendre pourquoi.

Et à cette heure j'avoue que j'attends un peu d'y retourner, sans vouloir imaginer comment.

 

 

 

 

(bon, oui, c'est très perfectible, mais j'ai cherché à "répondre" à la dernière note de cyrielle. L'idée de texte date d'il y a quelques jours, mais elle m'a inspiré les éléments qu'il me manquait, et comme souvent, ça n'a malheureusement plus rien à voir avec ce que j'avais prévu, ni avec elle-même d'ailleurs. Pour vous la décrire très (trop) brièvement, elle a du talent (beaucoup) et elle est adorable, ce qui n'est pas toujours synonyme vous le savez, j'ai pas mal déblatéré sur ce sujet précédemment. Donc voilà, pas satisfait pour un sou, mais content de trouver une excuse pour évoquer une illustratrice que j'affectionne particulièrement, avec de la musique que j'adore. Il s'agit du titre qui ouvre le dernier album de Grinderman, le projet parrallèle de Nick Cave et de quelques-uns des Bad Seeds. Je zappe d'emblée les remarques superflues de fanboy. Et j'abrège. Ouala)

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 04:07

 

 

 

 

On me l'a présentée il y a une petite heure et je n'ai que trop hâte de me mettre à l'oeuvre. Elle ne saurait m'échapper à présent, elle qui se complait dans les pleurs comme avant elle comme après elle ses soeurs. A cette époque comme à toutes les précédentes frapper paraît si évident. Mais je ne m'arrêterai pas là puisque personne ne s'opposera à moi. Personne n'y trouvera à redire le cirque dure depuis des millénaires avant elle comme après elle les choeurs. Et si quelqu'un y trouve à redire les médisantes ne m'atteindront pas. Qui seraient-elles pour me juger ? la Terre était à peine née que leur sang nous purifiait déjà. Peu me chaut l'année où nous nous trouvons. Peu me chagrine le sort de ces jeunesses. 2010 me dites-vous ? Quel calendrier ? Et en êtes-vous tout à fait certain ? Regardez autour de vous et demandez-vous si la violence sous-jacentée a été complètement bannie. Demandez-vous si la violence faite aux femmes remonte à la dernière pluie et cessez de me blâmer. Une femme mérite-t-elle plus de mourir seule chez elle ou devant Notre Dieu ? Ne sont-elles pas celles par qui le scandale est finalement arrivé ? Regardez autour de vous de par le monde. Je n'ai pas d'âge et je n'ai pas vieilli d'une brique. Je suis l'esprit mâle et puissant de notre espèce face au jardin souillé de l'idée femelle d'égalité face aux cieux. Et cette idée même sait s'écrouler sous les jets de pierre. Ne me jugez pas, puisque je suis dans votre inconscient. Puisque les siècles passées ont vu les femmes se doter d'une âme, puis d'un pouvoir décisionnel, parfois exécutif, puis du droit à la parole, puis au vote, puis à l'avortement. Qui êtes-vous pour me juger, moi qui lutte ? Jusqu'où iront-elles ?

Moi que vous lisez, je ne reculerai pas devant l'adversité. Je resterai mâle dans l'éternel, dans la pureté et la force. Et devant Dieu je châtierai les coupables d'adultère, et de sorcellerie, et d'intelligence, et personne ne se dressera pour m'en empêcher puisque je suis dans l'inconscient. La femme est sang, et elle devra retourner au sang si elle ne se plie pas à mon bon-vouloir. Regardez autour de vous comme tout est logique. Un coup de poing dans l'estomac de vos convictions droits-de-l'hommiste. Vous ne m'arrêterez pas. Parce que l'humanité passe par moi. Le mâle tout-puissant, prosterné devant Dieu. Regardez-moi jouer avec ma proie si maladroite, admirez-moi la traîner jusqu'à l'échafaud.

Regardez-moi jongler avec ferveur et avec mes muscles saillants la faire voler où bon me semble. Elle est tellement légère qu'elle pourrait flotter si je tentais de la noyer.

Pourtant sous mes coups elle faiblira très vite, puis se dématérialisera, lentement, comme avant elle comme après elle ses soeurs. Et Dieu Tout-Puissant ouvrira aux hommes, enfin, les portes du jardin d'Eden. Et sa fin à elle, pauvre créature impie, sera sa délivrance avant même que ma lame ne lui ouvre la gorge.

 

 

 

 

 

(musique: dernier tableau du "Sacre du Printemps" de Stravinsky. London Symphony Orchestra dirigé par Kent Nagano. L'hommage est détourné mais appuyé et va à toutes ces femmes victimes encore aujourd'hui de la connerie religieuse et de la connerie tout court)


 

(à propos, j'ai également détesté "The Killer Inside Me", film où l'infect - dans tous les sens du terme - Casey Affleck tue et défigure à coups de poings la magnifique Jessica Alba, qui pire, lui pardonnera. Personnage fou, haïssable et sans aucune nuance. D'où la qualification de navet, appropriée à mon libre arbitre. Le Winterbottom de "24 Hour Party People" est bien bien loin)

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 02:59

 

 

 

 

Vous vous étiez rendu compte qu'au fil des années vous pensiez de moins en moins à elle. Même si elle n'était jamais très loin. Vous saviez qu'elle n'était jamais très loin, malgré la géographie hasardeuse.

Il aura suffi d'une rencontre supplémentaire pour qu'elle réapparaisse bel et bien, sinon belle au moins idéalisée. Crystalisée, voire. Elle est partie à perpète et il fut un temps où vous imaginiez malgré vous, encore et encore avoir la possibilité de la revoir. De l'aimer, voire. La folie se faisait déjà trop proche et celle-là, celle-là même qui se rapproche le plus de l'idée que vous vous faites de la femme de votre vie ne vous hante que par vagues. Elle est celle qui avec les années ne se détachera jamais de l'image que vous vous faites de la femme de votre vie. Et elles ne disparaissent pas. Ni la femme, ni l'idée.  Ni les vagues. Alors vous cherchez à vous en arracher vous-même, tant bien que mal. Et puis une rencontre, une simple rencontre qui n'a rien à voir, vous remets à revoir en boucle vos pires cauchemars. Pour des raisons inutiles vous l'avez soudain devant vos yeux. Rien à voir mais elle réapparait soudain, juste devant vos yeux. Et vous vous retournez vers vos amis, vous arrivez à leur demander s'ils se souviennent d'elle. Ils répondent que non. Vous arrivez à leur demander si vous l'avez déjà évoquée au détour d'une pinte un peu trop doublée. Ils répondent qu'ils ne se souviennent plus.

Alors soudain la rencontre en face de vous vous imaginez qu'elle a le droit d'être au courant. Ne serait-elle qu'un pur fantasme né de votre imagition malade peu importe. La femme, pas la rencontre. Stupide besoin de ressasser les histoires superflues, sinon à peine pour vous. Et tout cela n'a tellement rien à voir que c'en devient pathétique mais ce n'est pas comme si vous aviez le choix. Tout cela est pathétique et la rencontre ne vous écoutera pas et c'est tant mieux. Vous n'avez plus rien à dire. Le peu de cri qu'il vous reste survit à l'intérieur. Et vous ne l'aimerez pas moins. Et non, elle ne vous aimera pas plus. Mais l'honnêteté intellectuelle de s'avouer à jamais vaincu dans la recherche absolue de l'oubli finira par porter ses fruits.  Les salauds. Puisque tout ceci n'a rien à voir et que vous savez déjà que vous avez déjà perdu gravement l'esprit depuis ces onze courtes années.

Au bas mot.

 

 

 

 

(vidéo: PJ Harvey "Taut" en concert. Date et lieu indéterminé, a priori 2004 à Belfort - j'ai un peu la flemme de vérifier - youtubé par CapitanJet - merci à lui/elle - je n'ai pas envie de m'étendre sur cette artiste que j'adore, ou sur cette chanson qui me fascine.  Mesures anti-fanboy drastiques. Pour une fois j'ai choisi un live, donc, plutôt que la version studio, parce que cette version est... euh, fascinante, oui.)

(Le reste, les explications, je vous avoue que l'énergie et la niaque me manquent beaucoup. Personne ne me lit et c'est tant mieux. Ca libère. Je reviendrai sur le sujet je pense, mais avec septembre et l'automne je crois  bien que ce blog va prendre une tournure encore plus "variée", au mieux, bordélique, au pire. Si personne ne me lit, alors je ferai en sorte d'être toujours plus négligent dans  mes choix "éditoriaux". Un mal pour un bien. J'en ai assez de faire de mon mieux pour plaire, des efforts qui m'épuisent à perte, alors que le format même est pénible et redondant pour tout le monde, moi compris. Le reste, donc, je vous avoue que ça n'a plus trop d'importance, voire que je m'en fous. Et que c'est parfait comme ça. Merci beaucoup aux quelques personnes qui continuent malgré tout à avoir la patience de me suivre. Ah, sinon, dernière chose, soyez gentils et n'allez pas imaginer une seconde que je me plains. Merci encore.)

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 04:03

 

 

 

 

Des senteurs anciennes parsèment sa route et elle ne sait tout d'abord pas comment. Une seconde auparavant elle se trouvait ailleurs dans sa vie livide et bornée sans réels repères. Et puis soudain là voilà emmenée bien avant bien plus loin dans l'intérieur dans sa petite histoire personnelle, aux jours  par définition plus heureux, emmitouflés dans le coton jusqu'à la mort calme. Je suis revenue pense-t-elle à part elle, je suis revenue alors que je n'y croyais plus, que j'avais presque oublié. Où ai-je donc passé toutes ces années ? Personne ne m'a jamais crue, jamais écoutée et me revoilà exactement au même point. C'est étrange comme je me sens étrangement bien à cet instant profitons-en, cela ne durera pas.

Si personne ne m'écoute, non, je n'aurai besoin de personne. Je suivrai ma voie, je saurai malgré tout où je vais où je retourne. Ce n'est pas une scène de crime mais une anesthésie de grande ampleur. Autour de moi les décennies fusionnent et me réparent l'âme. Elles n'ont rien de bénéfique pourtant, si je ne prends pas garde elles seront ma fin subite avec les pleurs inhérents. Mais comme tous les poisons savants, elles sauront aussi me sauver la vie si je les maîtrise comme j'ai jadis su les maîtriser.

Sur ce chemin d'une campagne fantasmée je ne me perdrai plus. Puisque je le connais par coeur, que je suis revenue et que j'y resterai.

 

 

 

 

 

(Je ne répéterai pas ce que j'ai déjà raconté plus bas. Toujours composé par Uematsu Nobuo, ce morceau s'appelle "itsuka kaeru tokoro" ("là où je retournerai un jour") et constitue l'introduction originale de Final Fantasy IX, dernier épisode de la série sur la première Playstation et dernier grand épisode tout court. Et si cela n'est pas à votre goût, j'en suis bien désolé, mais je ne pourrai pas vous promettre que ce sera la dernière fois que j'utiliserai un de ces thèmes. L'heure n'est plus pour moi à chercher à convaincre des lecteurs absents. Je vais juste écrire ce qui me plaît.)

(Vidéo mise en ligne sur youtube par nashblitz)

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