Ce matin je me suis réveillée et quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose en pleine tête, bruyant et impossible à identifier. Dans un lit qui apparemment m'appartenait je n'avais pas mal, mais je ne savais pas vraiment ce que je faisais là. Et le bruit ne m'aidait pas. Allongée sur le ventre, je gardais la tête enfouie quelques secondes dans des odeurs prégnantes. L'impression tenace de ne pas arriver à retrouver où je me situais dans l'espace voire dans le temps durait beaucoup plus longtemps qu'à l'accoutumée. Ce n'est pas non plus comme si j'avais peur, non. J'étais seule et je n'étais même pas sûr que cela puisse me paraître évident. Beaucoup de rythme sourd, mais j'aurais voulu qu'on me certifie que je ne m'étais a priori pas endormie si seule quelques heures auparavant. Mon lit me semblait bien chaud. J'avais erré dans mes mondes de plus en plus grands. Je me rappelais que j'avais cherché en vain un calme en définitive inexistant. Et le bruit se faisait progressivement plus dru. Mais je n'avais ni peur, ni mal. Et j'étais seule sans comprendre pourquoi. Je me demandais s'il y avait une quelconque épreuve inconsciente pour moi, derrière tout ça.
Ce n'est pas comme si c'était un rêve, non plus. Les rêves sont surfaits, je m'en suis convaincue.
Et des êtres étranges bien réels criaient au loin des insanités bien réelles. Ils parlaient d'énergies gâchées à perte sèche. Ils ne cherchaient pas à me convaincre pour autant. Je suis tellement peu influençable.
Et pourtant. Ils se tenaient droits et pleins dans leur monde comme moi dans les miens. Et je n'y voyais aucun inconvénient. Alors que les rythmes se faisaient plus précis je me surpris à tapoter mon matelas du plat de la main.
Puis des deux mains. Et ces rythmes devinrent soudain musique insensée mais stimulante. Et cette musique ne faisaient partie d'aucune de mes inventions, mais je me dressai malgré tout. Je ne reconnaissais rien. Je n'avais toujours pas peur. Sans pression, presque excitée par l'idée d'une journée nouvelle jetée au milieu de l'inconnu.
J'avais trop dormi, assurément. Seule ou pas, je me réveillais ainsi presque rassérénée, comme élue dans un lieu anormal mais bienfaisant à mes yeux mi-clos, sans vouloir comprendre pourquoi.
Et à cette heure j'avoue que j'attends un peu d'y retourner, sans vouloir imaginer comment.
(bon, oui, c'est très perfectible, mais j'ai cherché à "répondre" à la dernière note de cyrielle. L'idée de texte date d'il y a quelques jours, mais elle m'a inspiré les éléments qu'il me manquait, et comme souvent, ça n'a malheureusement plus rien à voir avec ce que j'avais prévu, ni avec elle-même d'ailleurs. Pour vous la décrire très (trop) brièvement, elle a du talent (beaucoup) et elle est adorable, ce qui n'est pas toujours synonyme vous le savez, j'ai pas mal déblatéré sur ce sujet précédemment. Donc voilà, pas satisfait pour un sou, mais content de trouver une excuse pour évoquer une illustratrice que j'affectionne particulièrement, avec de la musique que j'adore. Il s'agit du titre qui ouvre le dernier album de Grinderman, le projet parrallèle de Nick Cave et de quelques-uns des Bad Seeds. Je zappe d'emblée les remarques superflues de fanboy. Et j'abrège. Ouala)