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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 23:59

 

 

 

 

 

La fille est là, alors que tu l'attends déjà depuis un moment. Elle est là sans l'être vraiment, là et bien là, et pourtant, rien. D'emblée et sans retenue, avec une certaine force, voire. Rien. D'emblée triste, presque. Parce que tu sais d'où tu t'es sorti, et que tu vois exactement où tu vas. A long terme. Alors tu te fixes un minimum sur le point nu de la table sous ses coudes. Tu crois en tellement peu de choses que les verres eux-mêmes te refocalisent. Tu ne crois en rien, surtout pas en elle, et pourtant rien. Sinon ces secondes mi-longues où tu ferais tout, absolument tout ce qu'elle t'ordonnerait. Il y a à peine une certaine sérénité dans son regard vide de tout le peu de fois qu'il se dirige vers toi.

Alors redresse-toi. Redresse-toi donc ou ne te redresse pas mais applique-toi à ce que tu sais faire de mieux, ne croire en rien ni personne. Et cesse dans tous les cas de te perdre en vain dans les yeux bleus, verts voire noirs bruts, jais ou ébène au choix. La belle inutile s'est déjà trop souvent rapprochée de toi. On ne t'y reprendra plus, te souffle-t-on, lambda. Poussé dans le dos pour l'énième fois. Tu n'as jamais apprécié les défenestrations unidirectionnelles, et sans elle tu passeras le restant de tes jours sans te plaindre, plus fort ou moins cycliquement. Et avec elle et les millers d'autres avant les milliers d'autres après elle disparaîtra dans le temps plus que dans l'espace. Elle s'en ira banale et claire sans se retourner. Pour le meilleur probablement.

Tu as grandi depuis longtemps trop longtemps mon fils, alors allonge-toi sans jamais prier, agenouille-toi à la rigueur si besoin est dans l'unique but de nettoyer sous tes pas et tes pensées incongrues, inutiles oui vaines toujours. Le courant n'est pas passé. Le courant ne passera pas. Les ondes ne s'accorderont jamais. Les fluides sensées et autres babioles psy ne s'échangeront pas mieux.

Pour le pire à venir, assurément.

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 18:10

 

 

 

 

 

Si un jour on me demandait de m'arrêter quelque part, d'arrêter quoi que ce soit je me demanderais alors vers quoi je tendrais à quoi je ressemblerais ce que je choisirais où je me poserais. Mais j'obéirais.

Non pas que - mettons-nous d'accord au moins - l'hyperactivité soit la maladie qui me définisse le mieux, et c'est là que la litote s'infiltre en douce, mais malgré tout sans aucun effort fourni j'ai mes plans bien plans voire plans plans redondants en tête et c'est là que je m'amuse parfois dans ma mollesse ; les drogues, vous me dites, les drogues vous me dites et oui, les drogues mais non, la drogue, non, vous n'avez pas idée de ce que j'ingère tous les jours comme conneries propres et figurées alors oui, arrêter, oui. Arrêter.

Point.

Mais ça repart, lentement sûrement voire vaillamment ça refait le coup à chaque fois, presque chaque jour, essayez vous-mêmes, il est très difficile de ne pas ouvrir les yeux après quelques heures de mi-sommeil. A quoi bon, je vous dirai, à quoi bon je vous dirai et vous rirez à gorges déployées. Toutes dents émoussées dehors. Je vous entends au loin, dans de drôles de limbes au goût d'huile de morue, à moins que ce soit mon sang dans mes tempes par temps pluvieux. Arrêtez tout de suite, vous me faites mal, vous me blessez, vous me tuez et je n'aime pas ça, j'en ai de tout temps bu sans en garder une seconde pour autre chose que pour mon petit moi geignard, alors oui, je dois mériter les fouets propres cloutés figurés virtuels, mais attendez encore un peu que je me pose pour de bon, que je bloque tout pour de bon pour de vrai pour toujours genre à jamais. Je m'arrêterai le jour où j'assumerai le complet de mon inutilité. Besoin de temps pour m'arrêter de penser à vous, oui, à vous et à vos entiers. Besoin d'encore plus de temps pour m'arrêter de réfléchir sur moi, ou non, pas vraiment moi pas celui-là, ni propre ni figuré dans les sales questions.

En tout cas déjà bien à l'arrêt. Tout à fait blasé ou complètement épuisé.

C'est selon.

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 12:38

 

 

 

 

Sonic Youth précède à peu près tout ce qui s'est fait au moment où ils l'ont fait. De ce constat simple on se rend compte qu'ils n'ont au fil des décennies jamais eu la popularité et le respect total qu'ils méritent, et j'avoue ne pas être objectif dans le sens où j'ai toujours eu une certaine fascination - mêlée de crainte probablement - pour les artistes pionners. J'ai entendu parler d'eux il y a un peu moins de 20 ans maintenant, alors que Nirvana perçait un grand coup, avec leur aide appuyée, entre autres. J'étais petit, dans mon piano, mais "Smell Like Teen Spirits" m'intriguait, voire m'obsédait - avec, plus tard "Tostaky" - et si je ne les connaissais que de nom je savais qu'ils étaient bons. Pourtant, les choses de la vie et mon manque de curiosité immédiate à l'époque parfois, ont fait que c'était toujours le genre de musique que je me réservais pour plus tard.

Ce plus tard étant arrivé, je me dis avec quelques regrets que j'aurais bien fait de me pencher sur eux avant. L'album "Goo" notamment, sorti en 1990, est a posteriori une géniale prédication condensée de ce qu'allait donner le rock de la décennie qui suivra. Le titre au dessus en est extrait. Il clôt l'album et je l'adore. Tout est là, en gros, entre une certaine pop lo-fi no wave des années 80 et le grunge post-grunge alternatif des années 90. Des fois on se demande si on est né trop tard ou trop tôt, et Sonic Youth fait partie de ces groupes qui vous pose la question un peu constamment. A vérifier rapido wiki wiki je vois qu'il est né la même année que moi. CQFD et fierté inutile.

J'espère que cet extrait vous donnera envie de les (re)découvrir, si vous ne les connaissez pas déjà. La leçon a tirer est de limiter au maximum les artistes qu'on garde "pour après", un peu comme l'argenterie et les beau service qu'on sort finalement jamais. Même si je ne crois pas que le terme d'argenterie convienne au style de Sonic Youth. Ou alors un argent pas mal passé, mais  très précieux et indispensable à reprendre comme modèle pour aller de l'avant. Dans tous les domaines.

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 23:44

 

 

 

 

 

Aujourd'hui je suis cool, je suis dans le mood, j'aime bien le swing avec le kitsch et les olives fourrées et tout et tout, un petit gin fizz et pourquoi pas, soyons fous des petits fours et des jolies femmes en décolleté généreux oui faut varier les anorexiques ça va un temps vous êtes d'accord, nous sommes d'accord, je reste cool, je balise moins, je varie varie dévarie pour vous amuser un minimum j'espère parfois, attiser votre curiosité qui sait, ou vous faire pitié si vous connaissez déjà beaucoup de choses et je sais que je sais que vous connaissez beaucoup de choses, je suis cool, j'assume, pépère, à l'aise blaise le temps d'une nuit avec quelques minutes pour écrire des bêtises ne soyons pas vulgaire ce serait complètement inapproprié, n'est-ce pas, nous sommes entre gens bien élevés après tout il faut varier varier dévarier et si je mets trop de musique sans queue ni tête ces derniers temps ne m'en tenez pas rigueur, j'ai toujours l'espoir que le meilleur est à venir, oui oui, oui oui, allez venez danser, en copains copains copains copains, ça danse les yeux dans les seins, les paumés du petit matin made in tou saouzande tenne avec Brel qui rigole j'espère avec Jojo et Jeff et Fernand qu'est-ce qu'on se marre, oui il faut bien rigoler parfois, oui, allez je vous laisse danser et redanser et boire et reboire peut-être moi je vais me coucher peut-être même si je suis à fond et non, maman, papa, j'ai rien pris si vous me lisez on sait jamais, c'est quand même bête bête bête, à relire les horreurs précédentes, c'est quand je m'amuse deux secondes que ça peut paraître bizarre, m'enfin bon, n'oubliez pas les italiques, bonne fin de semaine, sortez couverts bande de veinards et euh... vive Richard Cheese

 

 

 

 

(je décline toute responsabilité par rapport à ce texte - surtout la musique qui l'accompagne, et qui me plaît beaucoup - nous sommes d'accord. je vous laisse chercher vous-même le reste, il suffit de cliquer, toujours)

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 18:22

 

 

 

 

Oui, trop de son tue le son, je sais bien, j'imagine bien votre hypothétique lassitude, surtout là où la littérature devrait primer mais que voulez-vous, c'est assurément pour lui que je vis, le son, et rien d'autre, personne d'autre, je n'en ai pas besoin, les mots sont dépassés au moment même où on essaye de leur donner autre chose qu'une ligne sonore logique, assourdissante ou non, celles et ceux qui aiment le verbe n'ont rien compris à ce qui fait la mise en branle de nos tympans. Et je n'ai ni besoin d'eux, ni besoin de ce dont ils me parlent depuis trop d'années maintenant. Je sais précisement ce qu'il me faut quand il me le faut. Je connais chaque recoin de celles et ceux qui me percent à jour, et peu importe si morts ou vivants ne seront jamais de mon monde. J'ai la musique, le bruit, le son pour moi. J'ai leur musique, leur bruit, et leur son pour moi. Personne ne me les reprendra.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 01:48

 

 

 

 

 

Qui es-tu, toi qui involontairement soi-disant vient pertuber mes idéaux de beauté et d'intelligence ? Qui es-tu pour me dicter ma conduite et mes sentiments ? Qui es-tu pour juger ces mêmes sentiments, pour cracher sur cette conduite ? Que faudra-t-il pour te faire comprendre que tu n'as rien compris ? Oui, je suis seul, oui, terriblement seul, sans l'aléatoire d'usage, seul et triste et pathétique et misérable mais tant que moi, je comprendrai dix doigts sur un clavier j'aurai le dessus sur toi et tes semblables, comme tous les membres de mon espèce qui savent et comprennent le son pour le son, les ondes face aux ondes sur les murs et la rage qui naît au creux des siècles pour les siècles des siècles en tout endroit de la planète, je resterai vivant bien vivant et je saurai appréhender le préhensible comme l'incompréhensible à tes jolis yeux à tes jolies oreilles de petite salope imbue de sa personne à un point vomitif et jusqu'à des heures indues je m'appliquerai à te maudire sans fin, tu finiras par t'en rendre compte voilà ma seule prière, et s'il me sera impossible de connaître la paix, pour toi quitte à vendre mon âme au diable j'appuierai où il faudra, et les marteaux te remonteront là où tu ne comprendras encore moins du moins que rien ce qui t'arrive. Je suis rancune, haine et vengeance là où tu restes vacuité, prétention et superficielle arrogance, là où tu es incapable, incapable d'entendre le vrai, l'absolu l'absurde génie sonore, de le déceler de le déchiffrer j'aurais pu t'apprendre mais je me montrerai alors aussi vaniteux que toi, j'aurais pu t'apprendre mais les fins heureuses n'existent qu'au cinéma, la grande musique, elle, elle s'ancre dans le réel, dans la solitude, la fureur, la honte la frustration, dans l'amertume, la tristesse clinique et le désespoir agressif, violent, ces valeurs mêmes qui te sont inconnues, qui te rendent délicieusement inférieure pendant ces trop courtes minutes, ces mesures qui sauvent l'esprit et la vie comme on se jette dans une mer déchaînée pour récupérer son chien. Tu ne comprendras jamais rien à rien, et les ongles rongés jusqu'au sang ne te vont pas, non, parce qu' ils sonnent faux et neufs, alors que tu n'as jamais rien compris à rien, et qu'il n'est plus question pour moi de te sortir la tête de tes erreurs ou de songer à te faire du bien.

 

 

 

 

 

(Bon, ces derniers temps je suis particulièrement à cran, et j'imagine que ça peut se lire. Le pire, c'est que mon bras et mon épaule sont guéris, a priori. Promis, je vais faire des efforts pour "apaiser" mes prochains articles.)

 

 

edit 31/08/10 : c'est marrant, il y a un mois mon père m'a dit que ce final de la 7ème sonate de Prokofiev - que j'ai entendu grâce à lui - était depuis devenu une "scie" sur France Musique. J'ai bien ri. C'est aussi et surtout un bon morceau de retour sur scène pour un récital de piano.

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 06:15

 

 

 

 

 

J'ai plus de tristesse et de lourdeur que si j'avais mille ans. Et pourtant personne ne saura combien j'abandonne difficilement, combien j'aime me battre, attaquer comme défendre, combien je sais haïr, au moins autant que j'ai aimé sans rien recevoir en retour, jamais, combien parfois j'ai l'impression que j'aurais pu vivre encore et encore si quelques unes avaient daigné se battre sinon pour moi, au moins avec moi, à mes côtés ou à ma place, un instant ne serait-ce qu'un instant, que je puisse reposer en paix enfin. Aux mal-aimés, l'humanité se reconnaît compatissante paraît-il sans que les tombes, la fosse commune ou les monuments aux morts puissent-être retrouvés où que ce soit. Des ligaments de Juliettes, de Lucies d'Alices pendent à nos doigts épuisés trop tôt arthrosés pour nous empêcher de gratter la terre dans laquelle nous avons étouffé. Personne ne s'est battu pour nous, non, et quand chacun de nous est tombé, celui qui l'a remplacé le faisait contre sa volonté. Personne ne se révoltera à notre place et nous finissons un à un nos vies de solitaires sans solutions. Notre guerre nous appartient à nous seuls, bien seuls, à jamais seuls y compris dans l'adversité surtout dans l'adversité où les coudes serrés se font pointus plus à regrets empathiques que par réelle et lasse nécessité. Qu'avons-nous vécu subi pour elles qu'avons-nous enduré en pure perte, pour qui et pour quoi sommes-nous oubliés la question ne se posera jamais. Laissez les amourettes contrariées à la fiction, et parlez du vrai, de l'écarlate, du tragique sort des liquéfiés sans absolution. Laissez les conflits réels, sanglants, sanguins, en dehors de ça - car le sang est avec nous, sous terre comme parmi vous - ils continueront de garder à eux les honneurs pour des générations encore. Cessez de vous apitoyer deux secondes sur l'insondable injustice des crèves-la-faim, des malades congénitaux. Et penchez-vous un peu sur nous. Comprenez-nous. Constatez l'injustice humaine à échelle humaine pour qu'un peu de compassion nous ravive. Et surtout que d'un appel au meurtre - il n'y a pas d'amour heureux - vous énonciez une prière pour qu'un instant juste un instant, nos doigts tordus rencontrent les cous frêles des Juliettes des Lucies des Alices, qu'ils sachent appuyer assez fort et qu'elles en conçoivent à jamais la crainte animale de nos vengeances frustrées.

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 23:56

 

 

 

 

 

tu ne te souviendras jamais, mon fils
puisque tu n'existes pas
puisque tu n'aurais jamais dû venir au monde
de ce qui a rendu au temps le temps
de qui réussira à jamais à tirer tes larmes irrémédiablement
la mort n'est déjà plus tienne, non
et les heures, elles, filent bien droit devant toi
passent avant toi avant tout le monde
tout ce que tu n'auras pas vu venir
tout ce qu'on t'aura fait enduré
et la paix de l'âme que jamais tu ne goûteras
tu les absoudras les digéreras
tu n'auras plus jamais douze ans
et le temps le temps que mes bras balants
courent autour de toi qui n'existes pas
après les désastres personnels que tu empileras
le son le son viendra et immanquablement tu pleureras
tu pleureras aussi longtemps qu'il faudra
avant de t'évanouir en souffrance, enfin
et tu seras libre, enfin
avec quelques bribes d'extase en berne
ou un peu de piano pour glas.

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