Aujourd'hui c'est son anniversaire. Disons ça disons rien. 31 ans sans approximation, il y a longtemps elle est venue, elle a pas vu, elle a vaincu. Elle est repartie, ça fait une éternité, ça fait techniquement une éternité, une éternité cisaillée en tout un tas de mini éternités luisantes au soleil comme à la lune. Et au final, rien à sauver, rien à chérir. Des aéroports, beaucoup d'aéroports, avec des souffles dedans, des dos ramassés et des voix qui saturent dans les hauts-parleurs. Rien à aimer. Rien à préserver, sinon un trois-cent-soixante-cinquième d'année et des sourcils incrédules devant le calendrier.
Alors joyeux anniversaire, qui sait. Joyeux anniversaire à toi qui fuyais. Joyeux anniversaire, oui. Continue d'abandonner, continue de taire. Pleine de joie, pleine de mystères tragiques, as-tu réellement existé, au final ? La question mériterait d'être posée, mais tu es fatiguée. Rassure-toi, tu es fatiguée. Joyeux anniversaire, oui. Cours bien. Embrase-toi, si c'est pas déjà fait. Abandonne et oublie. Pleure intérieurement et oublie. Pleure intérieurement et rends-toi compte que tout le monde t'aurais comprise, si seulement.
Joyeux anniversaire, tant pis pour toi.