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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 02:52

Soyons salaces, une fois n'est pas coutume, et disons que du côté salace un blog peut se défendre avec son célèbre "j'ai rien à dire mais je le dis quand même". Si c'est pas magnifique. Des projets foireux à la pelle, toujours, sans fin, surtout en ce qui concerne l'écriture, ce qui pour des prétentions littéraires est vraiment malvenu.

Mais il y a célèbre professeur qui a toujours quelque chose à rajouter mais après des années d'expérience il n'est pas certain que ce soit aussi difficile que ça de meubler ad libitum.

Notamment, encore toujours et sans fin, quand vous n'avez pas une seule réaction en face. Il y avait cette femme, a priori très malade, qui venait harasser les gens par un bavardage incessant et fatigant, dans les magasins, dans la rue. Impossible de la faire taire. Elle ne comprenait même plus que personne ne l'écoutait. Pendant quelques minutes il y a un effort à faire, si l'on a un peu de temps et qu'on se considère humain. Mais arrive très rapidement ce moment précis où vous vous rendez compte que cette personne est malade, et vous mets mal-à-l'aise.

Pas malade mentale et dangereuse, non, bien sûr, sinon pour elle-même. Malade tout court, d'une tristesse ahurissante parce qu'incapable de se rendre compte de son état. Pas dangereuse parce que sa santé physique n'est quant à elle pas  directement menacée. Triste, donc, non. Mais mal soignée c'est certain.

Et certaines maladies sont horribles à ce niveau parce qu'elle rende les gens "horribles" à leur insu. Il y a les paranoïas, les hypochondries, les dépressions graves, les troubles bipolaires ou les démences pas forcément séniles qui isolent et fragilisent. Et ces gens-là sont autant inconscients du mal qu'ils font que de celui dont ils souffrent.

Il faut évoquer les maladies mentales autant que les autres, notamment parce qu'elles sont très courantes, et qu'elles font peur. Il faut plus de pédagogie, à chaque bout de la chaîne.

On "apprend" lentement au tout-venant à agir correctement avec les handicaps physiques de tous ordres. Il y a de plus en plus de lois qui protègent les handicapés et c'est tant mieux, assurément.

Nous sommes en 2011 et les handicapés mentaux - de tous ordres - sont quant à eux toujours confinés dans des rôles de victimes incapables de vivre par eux-même. En face d'eux 99% des gens bondissent lorsqu'ils entendent le mot schyzophrénie mais ne savent absolument pas ce que ça veut dire et imagine que l'être qui se tient devant eux est forcément un tueur psychopathe avéré ou en devenir. Ce ne sont pas des exagérations. Les maladies de l'esprit font peur et elles se cachent. Les malades très souvent refusent - quand ils en sont encore capables - de mettre un mot sur ce dont ils souffrent, et leurs proches encore plus. Ils sont ceux qui ont le plus peur, et c'est très légitime. Ils ont peur pour leur enfant, leur frère, leur nièce, leur père, leur ami, et ne savent pas comment gérer la chose parce que le corps médical "d'élite" a depuis des décennies été très mal formé à la communication avec les familles des patients, tandis que le corps infirmier pare au plus pressé, dans un manque gravissime de moyens et d'effectifs.

Tous les milieux professionnels ou presque sont touchés en temps de crise, mais la médecine publique n'a pas attendu 2008 pour tomber dans les affres de la rentabilité à outrance. Les handicapés physiques ont contre eux le regard d'autrui a priori, ce qui est terrible, mais améliorable.

Les handicapés mentaux ont eux, dans le pire des cas, l'abandon complet à des structures inadaptées et glauques, au mieux cette impression horrible de devoir se cacher comme on continue de cacher sa séroposivité ou son homosexualité, même si une nouvelle fois, les lois vont dans le bon sens contre ce type de discrimination.

Pourtant il y a pire. Il y a se rendre compte que cela ne guérit pas et ne guérira jamais. Il y a l'idée qu'on se fait de vous, contre votre volonté la plus ténue. Il y a beaucoup de clichés souvent fondés sur le fait que la parole libère de tout.

Mais pour cette femme comme pour beaucoup d'autres, la parole n'est absolument plus d'aucune utilité. Pour les malades et leurs familles il s'agit de chimie du cerveau, brute et mystérieuse, inaccessible. Pour les soignants il s'agit de faire en sorte que les digues ne lâchent pas.

Il y a des clichés qui sont tellement solides qu'il faut se forcer à traiter le mal par le mal. Et répéter, toujours répéter ce qui est quand vous n'avez autour de vous que du déni, de l'indifférence et de l'ignorance.


 

 

 

 

(pour alléger l'atmosphère - en CQFDisant ? - voici une petite vidéo mise en ligne sur youtube par DahGreatJ il y a une éterniternet. Les sources sont intégrées si vous cliquez 2 fois. Je risque d'en mettre quelques-unes comme ça, ça me détend. J'en connais une qui sera pas contente, c'est dommage.)

 

 

 

 

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commentaires

R
<br /> Dis donc, tu as été prolifique durant le mois de décembre toi au moins.<br /> J'ai du stock à lire, je le ferai petit à petit, comme un déguste une boîte de chocolat !<br /> Bonne année au fait,<br /> et tes vidéos sont débiles !<br /> <br /> <br />
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I
<br /> <br /> X3 hey, toutes mes vidéos sont pas débiles ! Celle-ci, si, j'admets, mais bon... lol, bonne année à toi, encore. Oui, j'écris un peu comme je veux, à la va-vite,  ça me sort de mes jeux,<br /> donc, et pis à part ça j'ai rien du tout.<br /> <br /> <br /> <br />

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